La surdité de
perception est d'origine neuro-sensorielle : cochlée ou voies nerveuses
auditives situées après la cochlée (nerf auditif). Elle est inaccessible
aux traitements. Parmi les causes : l'hérédité (30% des cas),
l'embryopathie (rubéole), les méningites etc...
Les surdités
de perception sont caractérisées par une atteinte soit de la cochlée soit
des voies nerveuses situées en arrière de la cochlée.
Les
causes sont nombreuses :
-
atteinte
de l'appareil de Corti : traumatisme sonore professionnel ou non, otite,
vertige de Ménière, barotraumatisme (aviateurs, plongeurs sous-marins)
-
atteinte
du nerf auditif : névrite toxique (alcool, tabac, plomb, oxyde de
carbone), infectieuse (oreillons, zona, méningite). Une tumeur de
l'angle ponto-cérébelleux (neurinome de l'acoustique) se révèle par
une surdité de perception sans recrutement. Le nerf auditif est souvent
atteint par les envahissements néoplasiques de la base du cerveau et
par les processus méningés.
-
l'atteinte
des voies centrales est très rare.
-
la
presbyacousie ou vieillissement de l'oreille interne touche l'adulte après
60 ans.
Le patient est
gêné dans le bruit ambiant, «il entend bien mais comprend mal» ; il tend
à parler fort. La perception de la voix chuchotée et de la voix haute sont
toutes deux diminuées.
Le déficit
atteint les sons aigus. La parole est déformée.Les conductions aérienne
et osseuse sont diminuées toutes les deux.
Les acouphènes sont fréquents.
Parmi les surdités de
perception unilatérales, on distingue : la surdité brusque unilatérale et
les surdités post-traumatiques:
Parmi les
surdités de perception bilatérale, on distingue :
a)
les surdités cochléaires : C’est l’atteinte des cellules
sensorielles de l’organe de Corti :
Parmi les
nombreuses causes :
-
les
causes héréditaires ou congénitales;
-
les
causes infectieuses ou inflammatoires : labyrinthites aiguës ou
chroniques associées à des vertiges (complications d'otite, syphilis);
-
l'otospongiose
cochléaire;
-
les
causes toxiques : antibiotiques (aminosides);
-
les
causes métaboliques dégénératives : - l'athérosclérose des
vaisseaux cochléo-vestibulaires; - la presbyacousie est la conséquence
du vieillissement physiologique de l'organe de Corti plus ou moins marquée
selon les sujets;
-
les
surdités brusques ;
-
les
surdités de la maladie de Ménière.
b) les
surdités rétro-cochléaires :
’est
l’atteinte des voies nerveuses situées après l’organe récepteur. Les méningo-névrites
du zona, des oreillons, de la syphilis sont recherchées.
Le neurinome de l’acoustique
peut se manifester au début par une surdité de perception. La recherche
d’une tumeur de l’angle ponto-cérébelleux est obligatoire devant
l’installation d’une surdité progressive, surtout si des vertiges ou des
acouphènes sont associés. L’étude des potentiels évoqués auditifs et
l’électronystagmogramme sont importants. Le scanner avec injection de
produit de contraste et l’imagerie par résonance magnétique sont très
performants. Il est d’autant plus conservateur pour le nerf facial que le
neurinome est petit.
Les surdités
professionnelles imposent une protection auditive individuelle ou collective
correcte qui en permettrait la prévention. Ces surdités sont de survenue
progressive, bilatérales et progressives et sont liées à l’exposition à
des bruits impulsionnels de fortes intensités (supérieurs à 80 dB), de fréquences
aiguës. Seule la prothèse permet de pallier ce handicap une fois qu’il est
apparu. Certaines surdités de perception endocochléaires sont d’origine
auto-immune. Ce type de surdité peut être intégré dans une maladie de système
ou paraître isolé. L’organisme fabrique des auto-anticorps qui vont détruire
les antigènes de la cochlée. La surdité de perception est bilatérale, asymétrique
et s’installe sur quelques semaines ou mois.
Certaines surdités
révèlent une sclérose en plaque, une tumeur du tronc cérébral.
c) Le
traitement des surdités de perception est décevant. Le traitement se
limite à des vasodilatateurs et les vitamines B.
Les surdités
importantes de l’enfant ou de l’adulte bénéficient d’un appareillage.
Les
implants cochléaires : lorsque le malade a une surdité totale, il
n’a plus de cellules sensorielles mais il peut posséder encore un nerf
auditif utilisable. L’implant cochléaire consiste donc en la mise en place
chirurgicale d’une ou plusieurs électrodes au voisinage de ce nerf. La
prothèse transforme les sons en micro-courant électrique susceptible de
stimuler le nerf auditif par ces électrodes.
Leur but est de
restaurer une audition utile à des sujets présentant une surdité bilatérale
profonde ou totale en transformant le signal acoustique en un signal électrique
traité et directement transmis aux fibres du nerf auditif au niveau de la
cochlée. Les résultats de ces implants dépendent du patient. L’implant
monoélectrode apporte une mise en contact avec le monde sonore et permet à
l’aide de la lecture labiale une bonne reconnaissance de la parole.
L’implant multiélectrode permet une reconnaissance de la parole sans
lecture labiale dans 30% des cas.
Grâce à ces
appareils, une certaine discrimination est possible et avec l’aide de la
lecture labiale, ils permettent à quelques sourds totalement isolés de
recevoir des stimulations et de communiquer.
La motivation et
l’environnement du sourd total doivent être de qualité, car la compréhension
des sons nouveaux apportés par un implant cochléaire nécessite un effort
comparable à celui nécessaire pour apprendre une langue étrangère.
Peu de gens se
montrent capables naturellement de communiquer avec un malentendant, c’est-à-dire
en se plaçant devant lui et en articulant distinctement. Rien ne sert d’élever
la voix.
Les médicaments
ototoxiques
Certains médicaments
peuvent être toxiques pour l’appareil auditif : antibiotiques aminosides,
acide éthacrinique (Edecrine), salicylates, cisplatine...
Une atteinte
vestibulaire bilatérale est parfois associée.
Plus que la dose
quotidienne, c’est la durée du traitement (et donc la dose totale administrée)
qui compte.
Certaines gouttes
auriculaires contiennent des aminosides qui peuvent être dangereux pour
l’oreille interne. Elles sont contre-indiquées en cas de perforation du
tympan.